Quelques objets, sous lesquels demeure l'ombre d'un doute.
Des morceaux de papier, des graines, des résidus de résine, des dessins d'écaille, de pierre.
Une étendue de l’infime.
Ils déploient leur retrait.
Leur sens se dérobe au toucher. Il pâlit, renonce légèrement à se montrer.
Nous ne sommes pas confrontés à une image, mais soumis à une expérience.
Ils sont à peine là.
Ce petit peu à voir, c'est la voix qui appelle le regard.
Saisir quelque chose de ce presque rien – qui fuit.
Ils se retirent en un lien qu'ils créent - entre eux, avec nous.
Quelque chose de dessiné naît, et se donne entre les choses.
« Rien n’est plus propre à l’éclosion que le retrait. »
Fragment 123 d'Héraclite : traduction de Jean Beaufret, à partir de l'allemand de Heidegger traduisant le grec.
L'ombre d'un doute, installation (détail), 2018
L'ombre d'un doute, installation (détail), et Nuée, crayon sur papier, 2018
L'ombre d'un doute, installation, 2018
L'ombre d'un doute, installation (détail), 2018
Le petit écart, papier et chiffon, 2018
Pour toujours, crayon sur papier, et Pour toujours à jamais, pigments, encre et crayon sur papier, 2018